Au revoir micro-entreprise
Je commence à écrire ce billet sans même savoir à quoi il va ressembler . Je ne suis volontairement pas mon process de rédaction d’articles de blog car il est hors compétition, il ne rentre dans aucune catégorie, et il est presque hors du temps. Mes excuses si c’est long, si c’est décousu ou s’il y a des oublis (notamment de personnes qui ont partagé ma vie pro). Mais j’ai besoin de l’écrire, pour avancer et pour quitter ce qui a été ma vie pendant presque 7 ans.
2013 – 2016
C’est très pénible pour moi de me replonger dans mes émotions de mes deux premières années (j’en ai déjà les larmes aux yeux, ça commence parfaitement bien ). J’ai créé ma micro-entreprise en Mai 2013, et je l’ai fait pour travailler avec Jean-Michel Gueugnot et Pierre Gueugnot, photographes agréés pour Google Business View. Pendant plusieurs mois, j’ai été assistante de direction/assistante technique pour la post-prod’ et la mise en ligne de visites virtuelles Google.
J’ai été en contact avec les premières grosses entreprises de la région en leur apportant un service digital au service de leur visibilité (Vulcania, l’Aventure Michelin…). Les pages Facebook (et plus précisément les “fans”) prenaient de plus en plus d’ampleur sur la toile, et le souhait des entreprises d’être présentes sur les réseaux sociaux de manière générale était de plus en plus fort. C’est donc assez naturellement qu’à la fin de ma collaboration avec Google, j’ai décidé de proposer mes services en gestion & animation de pages Facebook pour les professionnels.
Ces trois premières années ont été compliquées. J’ai appris, en parallèle de mes (faibles) prestations, à concevoir mon offre, à me faire connaître et à garder la motivation. J’ai passé des mois et des mois à ne pas pouvoir faire ce que je voulais quand je le voulais. J’ai toujours réussi à payer mon loyer, mais je me suis longtemps privée d’aller boire des verres en terrasse avec mes potes, et j’ai oublié ce que c’était que de faire du shopping.
Trois ans à apprendre, à échouer, à me remettre en question sans cesse, et à avoir envie d’abandonner 38492 fois. Je suis émue de me replonger dans ces deux années parce que quand je vois le chemin parcouru, et où je suis aujourd’hui… heureusement que je n’ai pas abandonné. Heureusement que j’ai été bien entourée.
D’abord par mes parents, qui n’ont jamais pris mes ambitions à la légère, qui m’ont toujours fait confiance et qui, malgré la peur, ont su me laisser faire mes expériences et avancer à ma façon dans cette nouvelle vie professionnelle. Et puis à mes amis, mention toute particulière à celle que vous voyez souvent en story sur Instagram le week-end : Perrine. Qui a été d’un soutien financier (elle me payait des cafés en terrasse quand j’étais à bout ahahah), mais surtout moral pour traverser tout ça plus sereinement.
J’ai travaillé avec des personnes qui m’ont beaucoup appris : des clients adorables, des clients horribles, des cons, des connes, mais aussi des personnes qui m’ont redonné l’espoir à des moments où je ne l’avais plus. Je pense notamment à Nathaël qui me montrait tous les jours qu’il fallait croire en ses rêves, mais aussi les garçons de la Walking Box, Cyril Batillat (qui est aujourd’hui mon webmaster et ma référence de confiance en technique), et tous mes clients de l’époque qui ont toujours été hyper bienveillants.
En Avril 2016, j’ai perdu un client qui représentait 80% de mon chiffre d’affaires. S’il m’était arrivé ça en 2013, j’aurais tout laissé tomber. Mais pendant trois ans j’ai appris la persévérance et à puiser dans des forces insoupçonnées pour traverser ces épreuves professionnelles. J’ai flippé, mais je l’ai pris avec philosophie et en croyant dur comme fer au karma.
Je viens d’être publiée dans le Huffington Post pour la première fois de ma vie avec un article que j’ai simplement écrit sur un coin de table. Je duplique cet article sur LinkedIn et, pour la première fois, je me rends compte que je suis exactement là où je dois être. Peut-être que tu ne comprendras pas pourquoi, c’est un sentiment très personnel et qui marque une période de ma vie.
2016 – 2017
En Mai 2016, je suis contactée par Jérome Iavarone. Notre collaboration pour ses sites e-commerce marque le début de ma nouvelle vie professionnelle : je migre à Epicentre Factory (espace de coworking) et je prends conscience que je ne suis pas la seule à “me battre” pour avoir la vie professionnelle que je veux.
Je rencontre des personnes qui ont marqué ma vie et qui ont renforcé mes valeurs professionnelles et humaines. J’ai une grosse pensée (émue toujours ahah) pour Lionel Faucher, porteur de la licence TEDx à Clermont, qui m’a fait confiance en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et qui m’a permis de puiser en moi une force que je ne soupçonnais pas. Je pense aussi très fort à la team d’Epicentre, et plus spécifiquement à Bas Dekker qui, sans forcément le savoir, m’a appris à penser collaboratif. Je dois aussi remercier Fanny Reynaud avec qui j’ai partagé d’excellents moments de détente après de longues journées de travail !
D’un point de vue apprentissage, je dois beaucoup de choses à Jérôme. Il m’a positionnée au coeur d’un business florissant, avec des problématiques à la fois très actuelles et très challengeantes. Mais surtout, il m’a donné la stabilité financière qu’il me manquait pour construire mon second business, celui sur lequel tu te trouves aujourd’hui : idontthink. Ces années de travail avec Jérôme m’ont également permis de faire la connaissance de Julie. Au fil des mois (et des soirées à Epicentre), j’ai tissé des liens très forts avec elle. Et elle est devenue une amie sur laquelle je pouvais compter. Tant pour du soutien professionnel que personnel.
Pendant 2 ans, j’ai publié des articles de blog pour les Freelances. Partageant mes galères, mes joies, mes conseils… l’entièreté de ma vie professionnelle finalement. Et après les années de galères vécues précédemment, je me suis donnée une mission : aider les Freelances à mieux vivre leur vie professionnelle (à la fois d’un point de vue très terre à terre et technique, mais aussi d’un point de vue psychologique).
En Décembre 2016, mon papa décède d’un cancer, et un gros point d’interrogation menace tout ce que j’ai construit jusque-là. Je n’ai jamais appris à gérer un deuil en étant à mon compte. Alors je reprends mes vieux réflexes : je me concentre sur ce que je sais faire, sur ce qui me fait du bien. Travailler.
T’imagines bien que me replonger dans les émotions ressenties à ce moment-là de ma vie est trop pénible. Et, pour être honnête, je ne sais pas où j’ai puisé la force d’avancer. Tout ce que je sais, c’est qu’en Janvier 2017, j’étais de retour au travail, plus forte que jamais.
2017 – 2019
C’est donc officiel, j’ai deux sources de revenus désormais : mes prestations en social media management, et les formations/accompagnements/coachings que j’ai développés sur le site sur lequel tu te trouves. Et, sans le savoir, je suis en train de construire une communauté de personnes exceptionnelles, aux valeurs similaires aux miennes.
Ma production de contenus a une première grosse répercussion lors de l’été 2017. Je suis contactée par Marie-Helène, responsable d’une agence digitale Belge, qui me confie la gestion des réseaux sociaux de tout son portefeuille client (Puressentiel, Cetelem, Babybel…). En plus d’avoir été une excellente expérience professionnelle en social media, Marie-Hélène a été exactement comme je l’attendais : un mélange de gentillesse et de fermeté, un tremplin pour me pousser à aller toujours plus loin dans mon travail, et une opportunité pour perfectionner mon organisation et ma productivité.
C’est à ce moment-là que j’ai appris à intégrer des process, à créer les miens et à améliorer ceux de notre équipe pour être plus efficace mois après mois. C’est également à ce moment-là que j’ai ressenti le besoin d’intégrer Julie à mes clients en social media. Déjà parce que je sentais qu’une partie de mon énergie devait être sur idontthink mais aussi parce que je sentais que j’allais me dégoûter des réseaux sociaux si je continuais à travailler de cette façon.
Julie est donc devenue celle qui rédige, et j’ai choisi de prendre une place plus stratégique, plus centrée sur l’organisation/la productivité et sur tous les aspects techniques qu’une présence cohérente et efficace sur les réseaux peut nécessiter.
En 2018, nous avons donc travaillé en tandem sur 70% de nos contrats. Mêlant nos réseaux, nos forces, et nos personnalités pour faire des devis communs. Notre activité explose, on décroche des contrats qui nous confortent dans notre collaboration et dans nos valeurs professionnelles communes. Et le pire… c’est qu’on s’amuse tellement !
On partage de plus en plus les montagnes russes de nos vies d’indépendantes : les moments d’euphorie, de doutes, de déprime, de fatigue extrême, de soutien mutuel. La traversée avec brio de toutes ces émotions nous prouve encore une fois que nous ne sommes plus deux Freelances chacune dans leur coin. Mais bel et bien une équipe, qui doit voir l’autre s’épanouir pour parvenir à avancer sereinement.
Ce serait mentir de dire que tout allait bien. J’ai eu des périodes (jamais bien longues, quelques jours maxi) de rechute de tristesse mêlée à de la fatigue (mon père, la charge mentale professionnelle à gérer, les surprises de la vie pas toujours très agréables, etc…). Mais j’ai appris à vivre avec et à les accepter. Je n’avais plus de problème d’argent comme je pouvais avoir en 2013/2014/2015, mais j’avais de nouveaux “problèmes”, de nouveaux scénarios à traiter. Et j’ai aussi pris conscience que chaque période de la vie d’une entreprise vient avec son lot de problématiques.
2019 – aujourd’hui
Cette année, j’ai donc géré de front deux business différents qui génèrent (à quelques euros près) 50k€ en social media et 25k€ pour les “formations” (je n’aime toujours pas les appeler comme ça, comme quoi il y a des choses qui ne changent jamais ) en l’espace de 10 mois. J’ai pris conscience que la charge de travail est tellement dense que je n’ai que très peu de temps pour moi.
Alors j’ai essayé d’équilibrer au maximum mon quotidien. Alternant des week-ends à ne voir personne et à me reposer, et ceux où je fais la fête avec mes copains. J’essaie de m’écouter, d’écouter mon corps, et de lâcher prise au maximum pour fournir un travail de qualité tout au long de l’année.
En début d’année, Julie et moi avons commencé à prendre conscience que si nous faisions mieux qu’en 2018, il faudrait penser sérieusement à la suite. Le temps est passé très vite, et nous nous sommes laissées piéger par beaucoup de choses dont on vous parlera dans un article dédié au passage de la micro-entreprise à la SAS.
Il s’en est passé des choses en 2019, mais en dehors du chiffre d’affaires qui explose et qui me pousse à changer de forme juridique, je retiens surtout les superbes rencontres faites avec vous au détour d’une simple conversation sur Instagram, jusqu’aux rencontres IRL, en passant par le groupe Facebook privé ou Discord.
Vous êtes d’un soutien que je ne peux même pas retranscrire ici tellement c’est indescriptible. Si en 2013 on m’avait dit que j’allais faire un quart de ce que j’ai réussi à mettre en place aujourd’hui, j’aurais certainement répondu : “ouais, dans mes rêves”. Je ne réalise pas toujours les ventes de formations et tout ce qui concerne les chiffres. Par contre, je réalise très bien la chance que j’ai d’avoir croisé votre route et de vous avoir dans mon quotidien professionnel. Vous êtes tous source de motivation, de persévérance et d’amour. Alors merci encore une fois !
6 ans et demi de micro-entreprise. C’est long et court à la fois. Certains explosent le plafond de la micro en 2 ans, d’autres ont besoin de 10 ans. C’est une question de secteur d’activité, de prestations mais surtout de personnalité et de rythme de vie. Malgré tous les souvenirs douloureux que comporte cette vie en micro-entreprise, j’ai sincèrement la sensation d’avoir eu besoin de toutes ces années pour me construire, pour grandir et pour être celle que je suis aujourd’hui.
Écrire cet article est douloureux parce que chargé de mélancolie. Mais il est important pour moi de faire cet exercice pour réaliser ce qu’il est en train de se passer, mais aussi pour me rappeler d’où je viens. J’avais besoin de revivre pleinement toutes les émotions par lesquelles je suis passée, et prendre le temps de remercier les personnes qui ont marqué ces années d’indépendance.
C’est la fin d’une histoire et le début d’une nouvelle. Je suis convaincue que toutes les choses traversées jusqu’ici conditionnent mes choix présents, que mon parcours et mon “pourquoi” drivent mes ambitions et que, sans toutes les rencontres citées jusqu’ici, je ne serais certainement plus en train d’écrire sur ce site web.
Au revoir micro-entreprise.
Bonjour nouvelle vie
Let’s go !
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17 commentaires
Coucou Julia, magnifique article rempli d’émotions, merci pour ce joli partage qui te ressemble tellement.
Je te suis depuis 2016 et je crois avoir raté très peu d’articles.
Je viens notamment de relire tes mails dans le cadre d’un accompagnement que tu ne proposes plus aujourd’hui.
Et plus de 2 ans après, c’est toujours d’actualité et très bien construit.
Merci pour tous tes partages, bye bye micro et plein d’ondes positives pour ta nouvelle vie avec Julie !
A bientôt et tellement ravie d’avoir croisé ta route
Hello Estelle ! Merci beaucoup pour ton retour et pour ton soutien toutes ces années ! <3
Super touchant Julia ! et super parcours ! De fait ce que tu dis du point de vue du CA fait écho à une conversation que j’ai eu avec mon comptable « ralentissez dès que les 69K arrivent …! » -_-‘
Merci Hélène ! Et non, il ne faut clairement pas ralentir, c’est preuve que tout ce que tu as construit fonctionne et preuve que tu vas donc dans le bon sens ! :)
Juste bravo et merci Julia, pour tous tes partages qui ont aidé tant de personnes à se lancer. Au fil des années, j’ai toujours autant de plaisir à suivre ton parcours ❤️
Merci beaucoup Stéphanie <3 !!
Merci de nous avoir transmis ton expérience en toute transparence Bonne continuation.
Merci Cécile :)
Julia il est excellent ton article. Motivant et émouvant . Bravo pour tout ce parcours !
Merci beaucoup Evelyne !
Ha mais, que d’émotions lit-on dans ce texte Julia ! Moi, c’est par le biais de Linkedin que je te découvre. Quel joli parcours et je comprends tellement tes sentiments…même si moi, j’ai encore du chemin à parcourir. Merci beaucoup en tout cas de nous livrer ainsi toute cette expérience, avec ses hauts et ses bas. Je te souhaite donc bon courage pour la suite. Bisou et bonne journée à toi :) Nathalie
Je vais de ce pas lire tes autres articles du coup :)
Merci beaucoup Nathalie :) Et bonne lecture !
Merci pour ce bel article plein d’honnêteté et très émouvant !!! Je te suis depuis 2-3 ans, je n’avais jamais osé m’exprimer ici.
Comme beaucoup, ton parcours me parle tellement ! Idem, je vais passer la barre des 32k€ en auto et je me pose plein de questions. J’ai hâte de lire la suite aussi, le passage d’auto en SAS.
Merci pour ton contenu de si grande qualité !
Merci Elisabeth pour ton soutien :)
L’article sur le passage en SAS sort dans quelques jours !
[…] pour être “un bon Freelance”. Comme je l’expliquais dans mon récent billet sur mon parcours de presque 7 ans d’auto-entrepreneuriat, c’est un mélange de : non-confiance en soi, […]
Je viens de lire cet article .rempli d’émotions très palpables ….merci à toi de partager ce parcours…beau chemin …….merci à toi …..