8 biais qui perturbent ton quotidien d'entrepreneur(e)
Sep 30
2024

8 biais cognitifs qui perturbent ton quotidien d’entrepreneur(e)

Julie Fabre

Je te parlais récemment sur le blog de la fatigue décisionnelle (et de ses impacts) dans nos quotidiens d’entrepreneur(e)s, dans lesquels on doit dealer – entre autres – avec des défis à affronter, de multiples décisions à prendre et des problèmes à résoudre. 🤯

Aujourd’hui, je voudrais creuser encore davantage le sujet en nous intéressant à la manière dont on gère tout ça. 🧠 Parce que, dans ce game, nos propres esprits peuvent devenir nos pires ennemis, en raison de ce que l’on appelle les biais cognitifs.

Ces distorsions mentales peuvent en effet affecter nos jugements et nos décisions et ce, bien souvent, de manière inconsciente.

Dans cet article, je te propose d’explorer 8 biais cognitifs courants qui peuvent perturber la vie des entrepreneur(e)s et des freelances, avec des conseils et des pistes à explorer pour les reconnaître et les éviter. Let’s go ! 💪🏻

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Loin de moi l’idée de me lancer dans un cours de neurosciences ici (qui serais-je pour ça ? 😂) mais commençons quand même par reposer une petite définition pour qu’on s’assure d’être sur la même longueur d’onde toi et moi.

🧠 Un biais cognitif est une sorte de déviation (ou distorsion) dans le traitement d’une information par notre cerveau ; soit une erreur de pensée ou un raccourci mental que notre cerveau utilise pour traiter rapidement l’information.

Ces biais (parce qu’il en existe plein de sortes, on va le voir juste après) influencent la façon dont on perçoit la réalité et dont on prend des décisions.

Un peu comme des “pièges mentaux”, il peuvent ainsi nous mener à interpréter les choses de manière inexacte ou à commettre des erreurs de jugement sans même qu’on en soit conscients. 🫣

Comprendre et reconnaître ces biais est la première étape pour tenter de les corriger et pour améliorer nos capacités à prendre des décisions éclairées.

☝🏻 Of course, le conseil qui peut s’appliquer à TOUS ces biais est assez évident : prendre du recul et se donner le temps de réfléchir avant de prendre une décision. Mais explorons chacun d’entre eux plus en détail. 

Le biais de confirmation

💡 Celui-ci est assez connu ; le biais de confirmation est la tendance à rechercher, interpréter et privilégier des informations qui confirment notre mode de pensée, nos croyances préconçues ou hypothèses préexistantes, tout en ignorant ou en minimisant celles qui les contredisent.

C’est une sorte de « filtre mental » qui nous pousse à voir uniquement ce que nous voulons bien voir.

Là où ce biais peut être potentiellement néfaste c’est qu’il nous empêche généralement de nous remettre en question (on sait pourtant combien c’est important dans nos parcours d’entrepreneur(e)s) et peut nous conduire à prendre de mauvaises décisions dans le sens où elles sont basées sur des informations incomplètes, déformées ou même erronées.

Un exemple 👉🏻 Un(e) freelance convaincu(e) que les réseaux sociaux représentent la seule stratégie marketing efficace pourra totalement ignorer les preuves de la puissance de l’email marketing (il pourrait même s’appuyer sur un mauvais résultat isolé pour confirmer sa conviction) et donc négliger des opportunités.

Comment éviter le biais de confirmation ? ✌🏻

  • Diversifier tes sources d’infos : donc ne pas te limiter à celles qui confirment tes propres croyances et élargir ton prisme à des perspectives différentes.
  • Rechercher et accepter de recevoir des points de vue opposés : en emportant dans ton sac à dos toutes tes capacités d’écoute active et de tolérance pour être prêt(e) à recevoir des idées/opinions divergentes sans les juger ni les réfuter par réflexe.
  • Pratiquer la pensée critique régulièrement : cela implique d’analyser activement et de questionner les informations que tu reçois, plutôt que de les accepter passivement. Faire de la remise en question une habitude aide naturellement à adopter une approche plus équilibrée et plus ouverte dans l’évaluation des informations et dans la prise de décision.

Le biais d’ancrage

💡 Le biais d’ancrage se produit lorsqu’on est influencé de manière disproportionnée par la première information qu’on reçoit (= l’ancre), même si des informations plus récentes ou plus pertinentes sont disponibles.

Une fois qu’une idée de départ s’ancre profondément dans notre esprit, il devient difficile de la changer.

Un exemple 👉🏻 Un(e) freelance qui fixe le prix d’un produit ou d’un service en se basant sur les prix de ses principaux concurrents (ou bien sur le prix qu’il a toujours pratiqué) sans prendre en compte sa propre valeur ajoutée, ses points uniques de différenciations ou encore ses coûts spécifiques associés à cette offre.

Comment éviter le biais d’ancrage ? ✌🏻

  • Faire des recherches approfondies : ne te fie pas à la première information que tu trouves, vérifie et compare plusieurs sources / plusieurs scénarios différents et actualisés.
  • Reconsidérer tes informations initiales : demande-toi si l’information initiale est réellement pertinente ou si elle biaise ton jugement. Prends également le temps d’évaluer régulièrement tes décisions passées et d’analyser dans quelle mesure les points d’ancrage ont influencé ces décisions.
  • Utiliser et simuler des données chiffrées : voir les chiffres évoluer avec différents points d’ancrage peut t’aider à prendre des décisions plus objectives.

Le biais de disponibilité

💡 Le biais de disponibilité est la tendance à juger la probabilité ou l’importance d’un événement en fonction de la facilité avec laquelle des exemples nous viennent instantanément à l’esprit.

Les événements les + récents ou les + graves ont tendance à être plus frais et disponibles dans notre mémoire, ce qui peut naturellement conduire à des jugements déformés.

Un exemple 👉🏻 Un(e) entrepreneur(e) ayant lu plusieurs articles sur des histoires de start-ups ayant échoué pourrait surestimer les risques de son propre projet, même si des données objectives indiquent une probabilité de succès plus élevée.

Comment éviter le biais de disponibilité ? ✌🏻

  • Diversifier tes sources d’infos : ne te base jamais par défaut et exclusivement sur les exemples récents ou les plus mémorables.
  • Analyser des données factuelles plus globales : regarde les statistiques et les tendances générales plutôt que des anecdotes, évènements ou cas isolés.
  • Adopter une visualisation d’ensemble : combiner des données historiques et des données actuelles, des exemples récurrents et des exemples exceptionnels, t’aidera à visualiser les probabilités avec davantage d’objectivité.

Le biais d’excès de confiance

💡 Le biais d’excès de confiance est la tendance à surestimer ses propres capacités, compétences, connaissances ou sa zone de contrôle et de maîtrise, tout en sous-estimant les risques ou la complexité d’une situation.

Evidemment, ce biais crée un déséquilibre et peut entrainer des prises de décisions imprudentes et ce, qu’il s’agisse d’un problème d’égo ou bien d’un état d’esprit drivé par la peur (de l’échec, du manque, du regard des autres…etc.).

Un exemple 👉🏻 Un(e) entrepreneur(e) qui accepte un projet complexe de développement de site web sans avoir toutes les compétences nécessaires, sous-estimant le temps et les ressources requises pour le mener à bien.

Comment éviter le biais d’excès de confiance ? ✌🏻

  • Reconnaitre et accepter tes limites : sois parfaitement honnête (envers toi-même dans un premier temps, puis envers le reste du monde ensuite) sur ce que tu sais / ce que tu peux faire et ce que tu ne sais pas et ne peux pas faire. Tu peux évidemment décider (c’est conseillé) de combler tes lacunes et/ou te former pour monter en compétences ; dans tous les cas assure-toi d’être dans une logique de curiosité et d’apprentissage continue.
  • T’appuyer sur des retours d’expérience et témoignages authentiques : les feedbacks et les critiques constructives (de tes clients, de beta-testeurs, de tes pairs, de ton mentor…) t’aideront à injecter + d’objectivité et de réalisme (option humilité) dans le regard que tu portes sur toi-même .
  • Adopter des plans d’action détaillés avec des points de contrôle : pour tout nouveau projet, établis un plan avec des étapes claires et des points de contrôle précis où tu évalues objectivement les réussites & les progrès ainsi que les difficultés & obstacles. Cela t’obligera à réévaluer continuellement ta position et à ajuster ton approche.

Le biais de statu quo

💡 La biais de statu quo se caractérise par une préférence naturelle et souvent irrationnelle pour le maintien des choses / des situations telles qu’elles sont actuellement plutôt que d’envisager des changements.

Ce biais repose bien souvent sur la peur de l’inconnu et/ou la résistance au changement qui est perçu d’office comme un risque ou une perte et ce, même si le changement en question pourrait être bénéfique.

Ce type de comportement entraine souvent l’immobilisme par confort et donc des choix figés ou stagnants qui empêchent l’amélioration, le développement ou l’innovation.

Un exemple 👉🏻 Une(e) freelance qui continue à utiliser un outil (ou un process) obsolète parce qu’il lui est familier même s’il existe des alternatives plus efficaces et/ou plus bénéfiques.

Comment éviter le biais de statu quo ? ✌🏻

  • T’évaluer régulièrement : prends le temps d’analyser régulièrement l’environnement qui t’entoure (tes habitudes, tes supports, tes outils, tes process…etc.) et réalise des sortes d’audits d’efficacité et de pertinence avec une posture neutre (comme si tu devais donner les meilleurs conseils à un(e) proche).
  • Implémente des petits changements et donne-leur une vraie chance : pour t’ouvrir et t’habituer à sortir de ta zone de confort en douceur. Par exemple, une fois par trimestre, adopte un nouvel outil ou une nouvelle méthode de travail pendant une période d’essai cohérente (qui te permet de tirer des constats réels) pour voir si cela apporte un effet positif. Entraine-toi avec des petites sorties de zone de confort régulièrement.
  • Adopter un mindset de croissance : switche ton état d’esprit de “ce qui fonctionne” à “ce qui pourrait mieux fonctionner” ; sois proactif(ve) dans la recherche de nouvelles opportunités d’amélioration pour ne pas tourner éternellement en rond dans ce qui est déjà en place.

Le biais rétrospectif

💡 Le biais rétrospectif est la tendance à surestimer notre capacité à prédire le résultat d’un événement après que celui-ci se soit produit. (Le fameux ”Je le savais !”)

Cela forme une sorte d’illusion de prévisibilité qui peut nous amener à croire qu’on peut mieux anticiper l’avenir qu’on ne le peut réellement, conduisant à une confiance excessive et à des prises de risques mal calculées.

Un exemple 👉🏻 Après une réussite dans le lancement d’un produit, un(e) entrepreneur(e) pense que le succès était évident dès le début, négligeant les variables externes et/ou les nombreux facteurs imprévisibles qui auraient pu mener à un échec.

Comment éviter le biais rétrospectif ? ✌🏻

  • Documenter ton parcours et tes processus : pour chaque projet, écris et garde une trace détaillée des décisions prises, des obstacles rencontrés et des résultats obtenus. Ça te permettra de voir clairement que le chemin n’était pas aussi prévisible que tu le pensais.
  • Reconnaitre les incertitudes : analyse et prends conscience des éléments imprévisibles et du rôle qu’ils ont joué dans tes succès et tes échecs.
  • Diversifier tes expériences : en t’engageant dans des projets variés et en explorant de nouveaux domaines, tu (re)prendras conscience que chaque succès (ou galère) comporte sa part d’incertitude et de défis imprévus.

Le biais de négativité

💡 Le biais de négativité est la (fâcheuse) tendance à accorder plus d’importance aux événements négatifs qu’aux événements positifs.

Ce biais peut déformer la perception globale d’une situation (menant parfois à des généralisations irrationnelles), en amenant à une focalisation excessive sur les aspects négatifs et à ignorer les points positifs ou les améliorations.

Un exemple 👉🏻 Un(e) freelance reçoit un commentaire négatif sur son travail et devient obsédé(e) par cette critique, oubliant les nombreux commentaires positifs et la satisfaction de la majorité de ses clients.

Comment éviter le biais de négativité ? ✌🏻

  • Prendre du recul et remettre les choses en perspective : pour ne pas rester bloqué(e) sur le négatif, la 1ère chose à faire est de prendre de la hauteur et d’injecter + d’équilibre dans ta perception en t’appuyant AUSSI sur le positif (soit ne pas faire du négatif une généralité en oubliant tout le reste).
  • Pratiquer la gratitude : en pleine conscience et avec toute ton objectivité, applique-toi chaque jour à lister (et remercier) ce pour quoi tu es reconnaissant(e). En plus de gagner en rationalité, ça cultive au passage ton esprit d’abondance (te concentrer sur ce que tu as déjà et non ce qui te manque).
  • Ne pas oublier les indicateurs de performance positifs : analyser et oeuvrer pour améliorer les KPI négatifs c’est important mais, pour garder un état d’esprit positif et confiant, prends aussi le soin de mesurer et d’analyser les KPI positifs (ceux qui prouvent de bonnes performances et ceux qui sont en progression).

Le biais des coûts irrécupérables

💡 L’erreur de coûts irrécupérables (ou “piège de l’entêtement”) est la tendance à s’obstiner à rester dans une situation / un choix / un projet qui ne fonctionne pas parce des ressources ont déjà été investies (temps, argent, efforts…), plutôt que de stopper et de réallouer ces ressources ailleurs.

Ce biais empêche l’abandon (même s’il serait totalement légitime) et bloque les opportunités de pivot et de changements.

Un exemple 👉🏻 Un(e) entrepreneur continue d’investir dans une campagne marketing inefficace parce qu’il/elle a déjà dépensé beaucoup d’argent, au lieu d’essayer une nouvelle approche.

Comment éviter le biais de coût irrécupérable ? ✌🏻

  • Formuler des objectifs spécifiques et mesurables : ils sont tes meilleurs alliés pour avoir un horizon clair et un cap concret à atteindre. Et il est toujours mieux de poser des objectifs AVANT de commencer à s’investir à l’aveugle.
  • Définir de bons indicateurs de performance : là encore les KPI sont des outils indispensables pour mesurer de manière tangible la réussite ou non de tes actions pour atteindre tes objectifs (VS tes ancrages mentaux ou tes émotions).
  • Prendre de la hauteur régulièrement : ne pas rester la tête dans le guidon et aveuglé(e) par la stratégie initiale permet des remises en question ET des changements + faciles et + naturels. Ça implique aussi d’accepter que certaines initiatives n’étaient pas les bonnes et qu’il est parfois + sage de réorienter tes efforts.

Nous voici arrivés au bout de cette liste qu’il me tenait à coeur de partager avec toi parce qu’en réalité, les pièges mentaux sont omniprésents dans notre processus de prise de décision. Omniprésents et malheureusement souvent nuisibles dans nos quotidiens de freelances et d’entrepreneur(e)s pour toutes les raisons qu’on vient d’aborder ensemble. 🙏🏻

Prendre conscience et reconnaitre nos propres biais dans notre façon de penser et de faire des choix est LA première marche et peut-être la plus importante.

🤗 La suite tu l’as compris, c’est de développer de nouvelles habitudes et de nouveaux mécanismes pour les atténuer / les éviter au max pour prendre les meilleures décisions (= éclairées et alignées) pour nous-mêmes et notre business !

On est ensemble hein, c’est un travail continu. Mais comme pour tout, ce qui est difficile le devient de moins en moins avec l’entrainement et les expériences 💜

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Les biais cognitifs qui peuvent influencer les décisions de freelance ou d’entrepreneur

Un biais cognitif est une déviation mentale qui peut fausser nos jugements. Pour un entrepreneur, il est essentiel de les reconnaître afin de prendre des décisions plus éclairées.

Ces biais influencent notre perception en favorisant des données qui confirment nos croyances (biais de confirmation), en nous basant trop sur la première info reçue (biais d’ancrage) ou en surestimant l’importance des événements récents ou mémorables (biais de disponibilité). Cela peut mener à des décisions peu objectives.

Le biais de statu quo pousse à maintenir les choses telles qu’elles sont par peur du changement, tandis que le biais des coûts irrécupérables incite à s’accrocher à des décisions passées, même si elles ne sont plus viables. Les deux freinent l’adaptation et le développement, essentielles pour une entreprise pérenne.

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